Literature
Au fond du jardin
La Bête sort au fond du jardin,
Son pelage noir comme la suie,
Les yeux sombres, sans vie.
Cette bête c'est ma tristesse,
Ce monstre, c'est ma colère.
Je la cache dans le jardin du remord,
Là où personne ne peut la voir,
où l'on peut à peine entendre son cri.
Si laide et si belle à la fois dans sa puissance,
Maudite soit-elle et que se taisent ses rugissements douloureux.
Elle se nourrit à bon plaisir du silence qui m'étouffe trop souvent.
Et ce cœur mort qu'elle couve,
N'a plus de passion qui l'habite,
C'est la Bête qui l'a tué,
La Bête c'est moi...
Les larmes sont facile à cacher,
au jardin des regrets.